Comment mieux vivre ? Les écoles de philosophie antique ont compris que pour répondre à cette question, il était nécessaire de se transformer. Or, cette transformation ne peut venir que de nous-même.
Les Stoïciens soulevaient un premier paradoxe : on ne peut être libre sans obéir à soi-même.
Et de proposer une discipline de vie comme moyen de libération intérieure. Platon voyait l’âme comme une statue que l’on sculpterait en la débarrassant des blocs de pierre qui l’enferment. Ces blocs de pierre ? Le superflu : nos craintes, nos désirs, nos attachements.
Dans cette démarche, la pratique d’exercices dits « spirituels », offre des outils concrets et accessibles à appliquer au quotidien.
Des exercices spirituels dès le réveil
Cette méthode commence dès le réveil. Il s’agit d’abord de poser une intention avant que ne débute la journée. Dans ses Pensées, Marc-Aurèle rappelle d’abord la nécessité de questionner le sens de nos actions : « c’est pour faire œuvre d’homme que je m’éveille ». Se poser la question du « pourquoi », c’est convoquer la finalité que nous nous sommes fixés : « Que me manque-t-il pour m'élever au-dessus de toutes les passions, au-dessus de tous les troubles ? » (Epictète, Entretiens, Livre VI). Donc, activer le levier de notre volonté.
L’émerveillement : la clé pour se réveiller « du bon pied »
Et aussi : « Ne vois-tu pas que les plantes, les passereaux, les fourmis, les araignées, les abeilles font leurs tâches propres et contribuent pour leur part au bon agencement du monde ? Alors toi, tu ne veux pas faire ce qui convient à l’homme ? » À l’instar des anciennes traditions, les Stoïciens croyaient que la Nature était régie par un ordre universel, dans lequel chaque chose avait une place définie. Ainsi de l’Homme, qui accomplit ce pourquoi il est fait. Prendre conscience de cette appartenance à un ensemble organisé, c’est déjà se détacher de son indifférence pour y substituer l’émerveillement.
Anticiper sa journée : voir et prévoir
Ensuite, on passe à l’exercice d’anticipation en deux phases. La première, consiste à dérouler mentalement les étapes de notre emploi du temps, auréolé par ce que Marc-Aurèle appelle notre « principe directeur », c’est-à-dire le fil qui guidera toutes nos actions. La seconde, implique de prévoir les difficultés à rencontrer au cours de la journée. « Se dire dès l’aurore : Je vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un violent, un perfide, un arrogant. » (Pensées II, I). Le but ? S’y préparer pour, non pas réagir quand elles se présenteront, mais s’en servir comme opportunité d’apprentissage.
C’est donc à la fois la volonté et l’imagination qui coordonnent la pratique matinale. Se préparer à la journée tout en l’alignant avec la direction que l’on s’est fixés pour nous-même.
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