Un article de Iva B., étudiante en second cycle de philosophie à Nouvelle Acropole Paris 5.
« Paris est un semeur. Où sème-t-il ? Dans les ténèbres. Que sème-t-il? Des étincelles ? » - Victor Hugo
Paris, la ville qui fait rêver tout le monde. Paris, la capitale des artistes et de l'amour. Paris, la ville-lumière. Mais pourquoi l'appelle t-on comme cela ? Il y a plusieurs villes, même plus lumineuses que la capitale française, qui pourraient prétendre à ce titre. Mais pourtant, c'est bien Paris qui a gardé cette belle appellation. Il y a plusieurs raisons qui font de Paris La « ville lumière ».
La première date du 17ème siècle. À cette époque, la capitale du Royaume de France été très fortement frappée par un mal bien connu : la criminalité. C'était sous le gouvernement de Louis XIV, surnommé le Roi Soleil. Suivant une inspiration aussi lumineuse que son nom, il a guidé le Paris de l'obscurité et de l'insécurité vers la lumière. Il a eu l'idée brillante d'éclairer les quartiers les plus mal famés de la ville. La criminalité ne pouvait plus se cacher dans les ténèbres. Le Roi Soleil a aussi fait appel au peuple. Toute la France a participé à la mise en place de cet éclairage. Pour se battre contre l'obscurité, il y avait besoin de l'aide de tout le monde. Les citoyens ont mis des bougies et des lampes à huile sur le rebord de leurs fenêtres. Ce bel acte est resté, jusqu’à aujourd’hui dans les mémoires. De nos jours, toujours, on se retrouve tous ensemble autour de la lumière dans les moments les plus difficiles. La force de la lumière est celle qui nous réunit et nourrit notre foi, notre espérance au coeur de la nuit.
En 1820, a été réalisé un autre acte « lumineux ». Grâce à la découverte du gaz par Philippe Lebon, 56 000 réverbères ont pu être installés à Paris - un record et un énorme progrès pour cette époque.
« Paris est un flambeau allumé. Un flambeau allumé à une volonté. » — Victor Hugo
On peut trouver la lumière partout dans Paris. Dans tous ses beaux bâtiments, comme l'énorme bougie qu'est la Tour Eiffel par exemple. C'est facile de voir la luminosité de Paris. Mais cette lumière que l'on peut voir si simplement avec les yeux nous renvoie à un idéal, une lumière encore plus belle et immortelle : la lumière de nos âmes, la lumière de l'Humanité.
De 1715-1789, la France a vécu ce qu'on appelle le siècle des Lumières. C’était le siècle des philosophes comme Montesquieu, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Denis Diderot ou d'Alembert. Leur but était de dépasser l'obscurantisme et de promouvoir les connaissances. Lutter contre les préjugés, provoquer la remise en question. Créer une nouvelle organisation du monde, guidée par la Raison. C'était de cette manière qu'ils pensaient que l’Homme allait trouver son bonheur. Leur idéal était la liberté. Le rôle des philosophes était d’accompagner les Hommes, grâce l’éducation et l’exercice de la raison, à se le libérer de leur ignorance pour parvenir à la connaissance. Avec cette prise de conscience individuelle et collective, l’Homme pouvait agir et devenir acteur du changement dont il avait tant besoin.
« Ce que Paris conseille, l'Europe le médite ; ce que Paris commence, l'Europe le continue » — Victor Hugo
Le siècle des Lumières était le déclencheur de la Révolution française, qui a donné naissance à la « Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen » en 1789. Comme Victor Hugo l'avait si bien dit : « Paris tient école. École de civilisation, école de croissance, école de raison et de justice. Que les peuples viennent se tremper l’âme dans ce tourbillon de vie ! Que les nations viennent vénérer cet hôtel de ville d'où est sorti le suffrage universel ; cet Institut, avant peu régénéré, d'où sortira l'enseignement gratuit et obligatoire, ce Louvre d'où sortira la fraternité. Ailleurs on forge des armées, Paris est une forge d'idées. »
Paris est un endroit sacré, nous avons la chance d'y habiter. Il respire la lumière, il fait entendre ses idées lumineuses. Sa flamme brille pour nous, brillons aussi pour lui !